L'enseignement du vocabulaire, élocution et rédaction : méthodes, progressions, séances, documents...
Vous venez de regarder pour la quatrième fois ce mois-ci la page Wikipédia de Boris Johnson ? Vous n’avez plus grand souvenir de ce documentaire plutôt sérieux sur les printemps arabes ? Une étude menée en mai 2016 par The international Journal of Business Administration démontre qu’une lecture d’œuvres littéraires pointues vous aurait probablement facilité cette mission cérébrale.
L’étude démontre en effet qu’une lecture d’œuvres sophistiquées, qu’elles soient littéraires ou scientifiques, permet de développer et d’améliorer sa mémoire. De plus, ce type de lecture oblige à une réflexion et une analyse qui permettront, en plus, d’améliorer son niveau d’écriture. Les étudiants ayant participé à cette étude relayée par Qwartz étaient d’autant plus brillants en rédaction que leur niveau de lectures était poussé. À l’inverse, dérouler votre page Facebook ou lire la liste des 12 invitations de mariages les plus ringardes ne renforcera évidemment pas votre talent d’écrivain.
L’étude met en opposition deux types de lectures : la lecture « flash », rapide, impulsive, à peine plus exigeante qu’un simple décodage des mots, et la lecture « immersive », à la syntaxe exigeante, truffée de figures de style. Cette immersion développe un lien émotionnel entre le lecteur et les personnages, qui activera dans le cerveau les mêmes capteurs que si le lecteur vit lui-même la scène. Ainsi, on s’imagine Jean Valjean comme un parent proche et bienveillant bien avant de constater qu’en fait, il a la tête de Gérard Depardieu.
Excepté Gérard Depardieu, donc, tout cela est scientifique. La lecture immersive synchronisera dans le cerveau les 3 zones responsables de notre habilité à écrire, parler et écouter : l’aire de Broca pour le rythme et la syntaxe, l’aire de Wernicke pour le sens des mots et le gyrus angulaire pour l’interprétation. Interconnecté, ce triptyque du lecteur avisé lui permettra, à terme, de reproduire sans les avoir apprises les acrobaties stylistiques des plus grands auteurs.
Lire des poèmes que vous aimez stimule des zones du cerveau liées aux émotions fortes. Les mêmes que lorsque vous écoutez une musique qui vous rappelle un souvenir. Ces émotions sont excellentes pour l’écriture créative.
Lire les grands romans de la littérature française vous aidera à vous intégrer au mieux dans un univers, à mieux comprendre l‘état d’esprit et les émotions de votre personnage. En épiant vos personnages jusque dans leurs détails les plus intimes, c’est une introspection que vous ferez : vous rentrerez dans une zone située entre la contemplation et la méditation. Fermer votre livre vous en coûtera !
CONSEILS DE COACH. Sébastien Martinez, premier champion de France de la mémoire, et auteur d’un guide sur la mémorisation, nous livre ses 5 conseils pour réviser efficacement.
Pour que l’apprentissage de vos cours soit le plus efficace possible, il faut utiliser au mieux votre mémoire, qui doit être travaillée comme un vrai muscle. Et pour cela, pas de secret, il existe des techniques qui ont fait leurs preuves. Sébastien Martinez, premier champion de France de la mémoire, ingénieur des Mines reconverti dans la formation en mémorisation, est l’auteur du guide Une mémoire infaillible - Briller en société sans sortir son smartphone(Ed. Premier Parallèle). Voici ses 5 conseils.
Souvent, quand il y a trop de choses à revoir, il devient difficile de savoir comment attaquer les révisions. C’est pourquoi il faut découper le programme en petites tâches. Lister toutes les matières à réviser, puis tous les chapitres. Il faut ensuite compter le nombre de jours de révisions qu’il nous reste pour déterminer le nombre de tâches à accomplir chaque jour (diviser le nombre de chapitres par le nombre de jours). Mais il faut toujours se ménager trois ou quatre jours, à la fin de la période de révision, au cas où on aurait du retard sur le programme. Cela rassure.
Les élèves ne sont pas toujours formés à la rédaction de fiches. Il existe deux façons de faire : la première se base sur la logique (le mind-mapping par exemple), et une seconde qui se base sur l’imaginaire, le loufoque (voir point 4). L’idéal est d’utiliser les deux méthodes, la mémorisation sera d’autant plus redoutable.
Pour les matières comme l’histoire-géographie, où il y a beaucoup d’imbrications d’idées ou pour les sciences de la vie et de la terre, qui est une matière très visuelle, je recommande l’élaboration de notes visuelles, avec des schémas en se basant sur le plan du cours. C’est ce qu’on appelle le mind-mapping. C’est une représentation visuelle, qui ressemble à une toile d’araignée. Le principe est de placer les mots sur les branches de cette toile d’araignée. Une fois les fiches rédigées, le candidat peut commencer à apprendre.
L’autre technique repose sur l’association d’idées, sur l’imaginaire. Par exemple, si je veux me souvenir de la Biélorussie : le mot peut faire penser à « une belle Russe ». Sa capitale, Minsk, peut me faire penser, quant à elle, à « Minnie fait du ski ». Donc « Minnie fait du ski et percute la belle russe ». En se créant une histoire autour d’idées-clés, on crée du lien. Pour mémoriser, c’est ça la clé : connecter quelque chose d’inconnu à quelque chose de connu. Plus on donne du sens, quand il n’y a pas de lien logique, plus ce sera efficace.
Sébastien Martinez, champion de France de la mémoire
Une fois les fiches rédigées, comment fait-on pour ne pas oublier leur contenu ? Le plus souvent, une fois la fiche élaborée, les élèves passent à une autre matière et ne la relisent que le lendemain. En réalité, c’est une perte de temps. Je conseille d’appliquer la technique de la feuille blanche. Lorsque vous venez juste de faire votre fiche, prenez une feuille blanche et refaites la fiche, sans avoir le cours sous les yeux. Sinon, vous seriez comme si un athlète qui s’entraîne à soulever des poids de 5 kg alors que lors de la compétition, il doit pouvoir en soulever 50 kg. Son entraînement serait alors inutile. C’est pareil pour la mémorisation. En revanche, il faut s’attendre à ne pas pouvoir se souvenir de tout le contenu de la fiche dès la première feuille blanche. Plus vous en ferez, plus vous serez efficace. Une fois que vous aurez rempli cette première feuille blanche, vous la comparerez avec votre fiche et vous axerez votre relecture sur les points manquants. Il faut donc planifier dans la journée une période d’apprentissage et une autre de révision.
A study published in the International Journal of Business Administration in May 2016, found that what students read in college directly affects the level of writing they achieve. In fact, researchers found that reading content and frequency may exert more significant impacts on students’ writing ability than writing instruction and writing frequency. Students who read academic journals, literary fiction, or general nonfiction wrote with greater syntactic sophistication (more complex sentences) than those who read fiction (mysteries, fantasy, or science fiction) or exclusively web-based aggregators like Reddit, Tumblr, and BuzzFeed. The highest scores went to those who read academic journals; the lowest scores went to those who relied solely on web-based content.
Recent research also revealed that “deep reading”—defined as reading that is slow, immersive, rich in sensory detail and emotional and moral complexity—is distinctive from light reading—little more than the decoding of words. Deep reading occurs when the language is rich in detail, allusion, and metaphor, and taps into the same brain regions that would activate if the reader were experiencing the event. Deep reading is great exercise for the brain, and has been shown to increase empathy, as the reader dives deeper and adds reflection, analysis, and personal subtext to what is being read. It also offers writers a way to appreciate all the qualities that make novels fascinating and meaningful—and to tap into his ability to write on a deeper level.
Light reading is equated to what one might read in online blogs, or “headline news” or “entertainment news” websites, particularly those that breezily rely on lists or punchy headlines, and even occasionally use emojis to communicate. These types of light reading lack a genuine voice, a viewpoint, or the sort of analyses that might stimulate thought. It’s light and breezy reading that you can skim through and will likely forget within minutes.
Deep reading activates our brain’s centers for speech, vision, and hearing, all of which work together to help us speak, read, and write. Reading and writing engages Broca’s area, which enables us to perceive rhythm and syntax; Wernicke’s area, which impacts our perception of words and meaning; and the angular gyrus, which is central to perception and use of language. These areas are wired together by a band of fibers, and this interconnectivity likely helps writers mimic and synchronize language and rhythms they encounter while reading. Your reading brain senses a cadence that accompanies more complex writing, which your brain then seeks to emulate when writing.
Here are two ways you can use deep reading to fire up your writing brain:
In an article published in the Journal of Consciousness Studies, researchers reported finding activity in a “reading network” of brain areas that were activated in response to any written material. In addition, more emotionally charged writing aroused several regions in the brain (primarily on the right side) that respond to music. In a specific comparison between reading poetry and prose, researchers found evidence that poetry activates the posterior cingulate cortex and medial temporal lobes, parts of the brain linked to introspection. When volunteers read their favorite poems, areas of the brain associated with memory were stimulated more strongly than “reading areas,” indicating that reading poems you love is the kind of recollection that evokes strong emotions—and strong emotions are always good for creative writing.
Understanding others’ mental states is a crucial skill that enables the complex social relationships that characterize human societies—and that makes a writer excellent at creating multilayered characters and situations. Not much research has been conducted on the theory of mind (our ability to realize that our minds are different than other people’s minds and that their emotions are different from ours) that fosters this skill, but recent experiments revealed that reading literary fiction led to better performance on tests of affective theory of mind (understanding others’ emotions) and cognitive theory of mind (understanding others’ thinking and state of being) compared with reading nonfiction, popular fiction, or nothing at all. Specifically, these results showed that reading literary fiction temporarily enhances theory of mind, and, more broadly, that theory of mind may be influenced greater by engagement with true works of art. In other words, literary fiction provokes thought, contemplation, expansion, and integration. Reading literary fiction stimulates cognition beyond the brain functions related to reading, say, magazine articles, interviews, or most online nonfiction reporting.
Time spent watching television is almost always pointless (your brain powers down almost immediately) no matter how hard you try to justify it, and reading fluff magazines or lightweight fiction may be entertaining, but it doesn’t fire up your writing brain. If you’re serious about becoming a better writer, spend lots of time deep-reading literary fiction and poetry and articles on science or art that feature complex language and that require your lovely brain to think.
This post originally appeared at PsychologyToday.com. Susan Reynolds is the author of Fire Up Your Writing Brain, a Writer’s Digest book. You can follow her on Twitter or Facebook.