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La leçon de choses s'oppose à la leçon de mots. Elle a été introduite en France par Marie Pape-Carpantier, mais on peut remonter au moins jusqu'à Rabelais - et même aux premiers hommes - pour rencontrer cette manière d'enseigner.
Cette vieille méthode renaît de ses cendres depuis dix ans (redécouverte de la méthode intuitive par le GRIP et Michel Delord, puis usage de la leçon de choses dans le CP de JPP et le CP d'Amalthée et enfin l'enthousiasme de beaucoup d'enseignants pour la méthode Montessori qui en est pourrait-on dire un prolongement systématique dans toutes les disciplines).
L'histoire de la leçon de choses est retracée brièvement par Pierre Kahn dans l'article L'enseignement des sciences de Jules Ferry à l'éveil disponible sur le site de l'Ifé :
Pour aller plus loin et compléter l'article de P. Kahn, vous trouverez ci-dessous quelques références sur la leçon de choses. Dans les textes théoriques, vous trouverez les articles des pionniers français de cette méthode (Pape-Carpantier, Kergomard, Buisson) :
Textes théoriques
Article "Leçons de choses" (Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire 1911)
Chapitre "Leçons de choses" (in Gabriel Compayré, Cours de pédagogie théorique et pratique, 1897)
L'esprit d'observation (conférence de M. Baby)
La leçon de choses pour les 5-7 ans par Pauline Kergomard (in L'éducation maternelle dans l'école, 1895)
La leçon de choses (Pauline Kergomard, 2ème passage)
Introduction de la méthode des salles d'asile dans l'école primaire par Marie Pape-Carpantier, 1867 (les salles d'asile sont les anciennes écoles maternelles, elles ont été améliorées notamment par Mme Pape-Carpantier puis Pauline Kergomard et Mlle Brès ; la méthode des salles d'asile dont il est question ici est justement la leçon de choses et ce livre est un recueil de plusieurs conférences faites devant les instituteurs en Sorbonne).
La leçon de choses par Pierre Kahn (histoire de l'éducation)
L'enseignement intuitif, par Ferdinand BuissonManuels de Sciences - Leçons de choses CE
- Barthélémy, Comment vivent les insectes ? (1972)
- Bedel, L'année enfantine de leçons de choses (1916)
- Bouclon, Livrets d'éveil (1985)
- Boulet, Chabanas Leçons de choses Premier Livre
- Brémant Les Sciences Physiques et Naturelles CE
- Chaissac, Michaud, Le Moal, Sciences et technologies CE (1986)
- Chassaing, Latour - Exercices d'observation CE1 CE2
- Camo, Leçons de Choses par l'Observation CE1
- Godier, Moreau Premier livre de leçons de choses CE (1957)
- Godier, Moreau Les leçons de choses au CE
- Hébert-Legay Cent plans développés et préparations de leçons de choses CP-CE livre du maître
- Hilaire, L'Observation au cours élémentaire
- Jolly, Au fil des saisons (Leçons de choses CE)
- Lasalmonie et Fournier - Leçons de choses CE (1958)
- Matrat Le Tour de l'année Premières leçons de choses (1884)
- Oléon - La prévention routière à l'école CE : le cycliste
- Oléon - La prévention routière à l'école CE : le piéton
- Orieux, Everaere - Leçons de choses CE (1952)
- Orieux-Everaere - Exercices d’observation CE1
- Pastouriaux, Le Brun, Blin - Mon premier livre de leçons de choses (1946)
- Payan, Chatignoux, Mercier, Leçons de choses CE
- Weiller, Pour raconter les 34 leçons de choses en images (années 1920)
Manuels de Sciences - Leçons de choses CM
- Animaux et plantes des pays tropicaux : leçons de choses CM
- Anscombre, Je comprends et j'aime les sciences CM1
- Anscombre, Fousson, J'apprends à éviter les accidents CM (1961)
- Blyton, Nature books : Round the Year (Spring, Summer, Autumn, Winter)
- Boulet, Chabanas, Leçons de choses CE-CM (1933)
- Dirand, Carron, Les sciences CM
- Dirand, Carron, Les sciences CM2 et Cours supérieur
- Dutilleul, Ramé Les Sciences physiques et naturelles CE-CM
- Fabre, Maître Paul. Simples récits sur la science : lectures courantes pour les écoles primaires (1889)
- Godier, Moreau - Leçons de choses au CM1
- Godier, Moreau Les leçons de choses au CM (1958)
- Godier, Moreau Les leçons de choses au CM et CS
- Lacabe-Plasteig Les Sciences Physiques et Naturelles CM-CS
- Lasalmonie, Fournier, Leçons de choses CM
- Mdi, Timbres d'observation au CE
- Orieux, Everaere, Exercices d'observation CE-CM (livre unique)
- Observer pour comprendre Cours moyen (Classiques africains)
- Orieux, Everaere - Leçons de choses Cours Moyen (1954)
- Orieux, Everaere, Leçons de choses CM-CS
- Pastouriaux, Le Brun, Blin - Mon 1e livre de leçons de choses (1946)
- Paul Bert, La 1e année d'enseignement scientifique CM (1903)
- Pautard Hi-Ta, Au rythme des saisons (Calendrier de la nature)
- Payan, Mercier, Laronze, Mon cahier d'observation Cours Moyen (1957)
- Porte ouverte sur les sciences CM, livrets 1 et 2 (1983)
- Salandre Cheyssac Leçons de choses tropicales CE2-CM1
- Vilmorin-Andrieux, Les plantes potagères
Documentaires sciences et techniques- Araignée des jardins à la Réunion
- De l'arbre au meuble
- Je veux connaître la marine à voiles
- Fruits de la Réunion (imagier)
- Mammifères
- Papangue (rapace de la Réunion)
- Plantes toxiques à la Réunion
- Ver blanc (larve du hanneton, insecte nuisible, île de la Réunion)
- autres...
Affiches- Argile
- Betterave et sucre
- Blé - farine - pain
- Cerise
- Champs
- Charbon
- Chat
- Chauffage : les poêles
- Coquelicot
- Corps humain
- Craie - roches calcaires
- Cuir - caoutchouc - plastique
- Fer, fonte, acier
- Fils et tissus
- Forêt
- Germination (du haricot ; du petit pois)
- Grenouille
- Huile
- Insectes
- Jardin
- Lait
- Lapin
- Main
- Mammifères ruminants
- Noix
- Oeuf de poule
- Oignon
- Oiseau et son nid
- Orange
- Os du corps humain
- Plomb - aluminium - cuivre
- Pomme de terre
- Primevère
- Pétrole et essence
- Sel
- Vache
- Verre
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Remarques préliminaires : La liste n'est pas exhaustive. Chaque éditeur propose un ou plusieurs fichiers ou classeurs. Tous ces ouvrages ne sont pas recensés ici. Attention : nous ne conseillons pas tous ces ouvrages, nous conseillons simplement de se renseigner sur ces ouvrages. Cette liste d'ouvrages clé en main complète la liste de ressources proposées sur les blogs. L'idée de cette liste m'est venue en lisant le sujet Quel support pour la production d'écrits au CE2 ? (ici).
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Expression écrite CE1 (Zaubette, Tinsel)
Ateliers d'écriture à l'école élémentaire (Dominique Mégrier, éd. Retz)
Faire écrire les enfants - 300 propositions d'écriture (Fally Stachak, éd. Eyrolles)
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Cette couverture de manuel ancien peut vous donner des idées pour réaliser une affiche sur la formation des mots par dérivation.
Voir le manuel Anscombre, La formation des mots français (Suffixes, Préfixes, Contraires)
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auteur : André Ouzoulias.
source : http://eduscol.education.fr/cid58817/vocabulaire.html#lien0
Télécharger « Ouzoulias_vocabulaire enseignement cycle 2.pdf »
Pour favoriser l'enrichissement autonome du vocabulaire en lecture :
installer les bases de l'orthographe lexicale dès le cycle 2
(nov. 2011)
Cet article présente la relation entre l'exploitation de l'orthographe et l'application au vocabulaire en situation de lecture et d'écriture. Il existe, en effet, une dimension de renforcement entre le travail sur le vocabulaire et les aspects lexicaux et morphosyntaxiques associés à l'orthographe.votre commentaire
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De nombreux docs pour le CP et le CE1 sur son blog : clic sur l'image.
Sinon, Ipotâme propose une excellente sélection de liens
pour la production d'écrits en CP-CE1
sur Qwant (site semblable à Pinterest) :
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Auteur : Catherine Huby.
Son blog : Bienvenue chez les p'tits.
Apprendre à lire, c'est vraiment simple (mai 2014)
II De cinq à sept ans
1) Écrire de 5 à 7 ans : de l'apprentissage du geste à l'expression écrite normée
Début de l'article : "Quand les élèves arrivent en Grande Section, ils savent quels avantages ils gagneront à savoir écrire. Ils ont vu depuis deux à trois ans comment s’y prennent les adultes et à quoi ressemblent les traces qu’ils laissent sur le papier lorsqu’ils écrivent à la main.
Leurs gestes, déliés par leurs années de « patouille » puis d’activités manuelles conscientes, sont sûrs… ou presque. Les activités manuelles et l’éducation motrice quotidiennes, qui vont continuer tout au long de ces deux années, contribueront à leur faire acquérir cette sûreté du geste en même temps que se dérouleront les activités spécifiques d’apprentissage de l’écriture.
Si leur enseignant s’emploie à consacrer un petit quart d’heure quotidien au geste d’écriture, ..."
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crédit photo : http://www.backpacker.com/
Je voudrais dire une chose à CdB.
Bien sûr que les CSP défavorisées sont moins représentées que jamais dans les grandes écoles. Personne ne conteste cela. Mais pourquoi en est-il ainsi ?
Je vais m'abstenir de généraliser, mais parler de la seule discipline que je connaisse bien, celle que j'enseigne, le Français.
Aujourd'hui, oui, c'est terrible à dire, nous sommes dans un système où une réelle fatalité pèse sur les élèves. C'est net en ce sens où, quasiment dès le début de la Sixième, je peux te dire avec peu de risques d'erreurs quels élèves iront en 2nde générale, et lesquels peuvent prétendre à une poursuite d'études ambitieuses après le bac (en gros, autre chose qu'une fac qui offre seulement 40% de réussite en Licence, sans parler des débouchés).Mais pourquoi en est-il ainsi ? Pour ma part, dans ma ZEP, je n'ai à peu près aucun "fils de", même assez peu de fils de profs (eux, pas fous, ils sont dans le privé, juste à côté). Pourtant, la fracture, je la constate aussi bien qu'ailleurs.
Il y a les enfants qui entrent au collège en lisant correctement, et qui ont une pratique régulière de la lecture, quelle qu'elle soit, et il y a les enfants qui arrivent au collège sans parvenir à tirer le sens d'un paragraphe simple, voire en ânonnant péniblement. Ces derniers constituent à peu près la moitié d'une cohorte. Oui, on en est là.
Il y a ceux qui possèdent un vocabulaire correct, et il y a ceux, soit issus d'une famille non-francophone (et je ne parle pas de primo-arrivants : ce sont des enfants nés en France ou qui ont fait toute leur scolarité en France), soit de milieux populaires où la langue est très limitée et souvent fautive, qui, quand on lit, me demandent le sens de "haie", "brume", "tissu" (cette année, voilà, mes 6eC ne connaissaient pas le sens du mot tissu), "étinceler", "braises", "s'écrier", etc. Des mots simples, courants. Bien sûr, je me démène pour nourrir ces élèves en vocabulaire, essayer de les faire progresser en lecture, en syntaxe, leur apprendre à écrire, en partant quasiment de zéro (ces mêmes élèves peinent à rédiger une simple phrase correcte), mais autant te dire que, avec à peine 4 heures 1/2 par semaine, c'est pas gagné.
Alors je te le demande, le vrai problème, c'est la nature des évaluations, ou bien des contenus qui ne permettent plus d'assurer une réelle habitude de l'écrit, un enrichissement régulier du vocabulaire ?
La fatalité qui pèse sur ces élèves, c'est celle d'un Primaire qui ne permet pas de devenir un lecteur suffisamment habile pour pouvoir faire les tâches demandées au collège, c'est celle d'un collège qui ne permet pas réellement de pallier ces carences - horaires de Français insuffisants, absence de demi-groupes, disparition du soutien au profit de PPRE aussi vagues qu'inefficaces, demande de différencier le travail à 25 par classes, avec des élèves pas du tout autonomes pour s'emparer de ce travail différencié. Ça fait mal au coeur, et crois bien que je fais tout mon possible pour qu'il en soit autrement, mais soyons réaliste : je sais d'ores et déjà lesquels de mes 6e n'ont à peu près aucune chance de poursuivre des études. Et je pourrais cocher des cases de LPC ou m'asseoir dessus, supprimer les notes ou les multiplier, travailler par projets ou de façon très classique, ça n'y changera rien. Tout au plus, être positif, encourager, soutenir au maximum, cela permet de limiter la casse, de conduire chacun aussi loin que possible malgré ses difficultés. Mais ce aussi loin que possible, malheureusement, il n'est pas bien loin quand un élève de 6e peine à écrire une phrase, ne comprend pas un texte simple et méconnaît une grande partie du vocabulaire courant.
Et qu'on n'aille pas me dire "oui mais l'immigration..." L'école a réussi, par le passé, à enseigner une langue écrite bien plus solide à des générations d'enfants non moins immigrés, ou parlant patois, foi de petite-fille de Polonais, Marocaine et Bretons bretonnants. Cette fatalité-là n'est pas fatale, si je puis dire. La langue, cet outil de la pensée et du raisonnement, ça s'enseigne. Encore faut-il en avoir la volonté au-delà de l'affichage. Parce que c'est bien beau de faire de la maîtrise de la langue (pardon, des langages, j'update) le palier 1 du socle, si on ne se penche pas davantage sur le temps consacré à la lecture en Primaire, l'aide apportée aux élèves non-lecteurs en fin de CP (au lieu de se réfugier dans un discours sur les cycles), la pédagogie de la rédaction, aussi bien en Primaire qu'au collège, la question du vocabulaire et de son enseignement de façon bien plus raisonnée et systématique, c'est juste du baratin.
Cette fatalité, et je suis là-dessus en accord complet avec le GRIP, c'est d'abord celle de contenus mal pensés.
Ayons des contenus plus adaptés, et la question de l'évaluation pourra être envisagée plus sereinement, sans besoin de masquer une réalité effrayante.Collier de Barbe : Néanmoins, je pense qu'on peut aussi varier les évaluations et offrir d'autres types d'exercices aux élèves que tous nos exercices canoniques (ce qu'auraient pu être les TPE si on acceptait de tenir compte des notes en dessous de la moyenne).
Je suis d'accord, CdB. Le problème, c'est qu'à l'heure actuelle, on nous vend la "docimologie" comme la seule réponse intelligente aux dysfonctionnements de l'école (ah ! non : y a les rythmes, aussi). Et ça, c'est une grande supercherie. Prendre les problèmes dans ce sens, cela revient à casser le thermomètre. C'est juste malhonnête.
Attaquons-nous d'abord aux contenus, aux méthodes (et j'entends ici ce mot de façon très générale, y compris les modes de mise en oeuvre, le soutien dès le CP pour ceux qui en ont besoin, sérieux, intense, pas du saupoudrage façon PPRE), et ensuite, on pourra avoir une réflexion vraiment intéressante sur l'évaluation, qui ne sera pas biaisée dès le départ par la nécessité de cacher la misère.source :
http://www.neoprofs.org/t63551p300-les-mises-a-jour-du-site-vive-la-vie-moderne-de-luigi-b#2525492
Non, c'est ça, ils ne se rendent absolument pas compte. Ils n'ont pas idée de la nullité de Français d'un grand nombre de nos élèves, y compris de bacheliers qui relient n'importe comment des phrases mal construites. Et Boissinot de s'étonner qu'on n'ait que 85 % de réussite au bac.
Alors que n'importe quel prof de lycée sait qu'on serait bien en-dessous si on tenait compte ne serait-ce que de la capacité à s'exprimer avec clarté à l'écrit. Entre ses présupposés délirants et le Hamon qui nous explique que, si la France a chuté dans PISA, c'est la faute à une semaine de 4 jours que les ados évalués n'auront jamais connue...
Un stage d'une semaine, pas plus, dans un collège ordinaire, ça leur ouvrirait les yeux. Mais je suppose qu'ils ne descendent jamais aussi bas, pas plus qu'ils ne s'abaisseront à écouter ceux qui y sont, eux, sur le terrain, toujours soupçonnés de défendre leurs intérêts propres.L'idée de progression
Gryphe a écrit:
Cripure a écrit: Les taux de réussite augmentent parce qu'ils augmentent, ils sont déconnectés des capacités des candidats.
En gros c'est comme l'inflation, ils augmentent par construction ?
Pour l'opposition programmes/curriculum, ça me donne l'impression que les programmes partent de la base et essayent de construire un tout cohérent, progressif, rigoureux, raisonnable, raisonné.
Tandis que les curricula ont une idée générale et globale du tout auquel il faudrait aboutir, partent donc de la photo finie de la maison, en gros, et partant de là, essayent après coup de reconstruire le plan. Ce n’est pas illogique de faire d'abord le dessin de la maison, pour en avoir une idée globale, et ensuite le plan, et d'ailleurs à tous les coups les partisans des programmes ont probablement aussi en tête la vision globale.
Étrangement, j'ai comme un attachement aux programmes qui me paraissent moins aventureux...
V. M. : C'est un peu ça. On est assez loin dans l'esprit de la notion de fondamentaux. Au lieu de construire en partant d'une base, aussi solide que possible, on contemple la clé de voûte et on assemble comme on peut vers le bas. C'est la négation complète de la démarche pédagogique. Le monsieur a d'ailleurs bien dit ce qu'il pensait de l'idée même de progression.
Pourtant, c'est bien à la base qu'il y a un problème. Boissinot ne se rend pas compte qu'obtenir 85% de réussite au bac avec autant de quasi-illettrés et de misère linguistique, c'est déjà un miracle orchestré de toute pièce. Mais dans le genre déni de réalité, le niveau des élèves en lecture à la fin du Primaire, ou leur pauvreté en vocabulaire, ça se pose là, et ça mériterait tout un chapitre dans le dernier opus d'Onfray. Seulement, de ça, on ne parle pas. On se focalise sur la fin de la "chaîne" et sa "productivité" (sic), sans chercher de causes sérieuses en amont.
La seule chose qu'on peut espérer, c'est que cette histoire de curricularité (?) sera tellement inapplicable sur le terrain (parce qu'un curriculum, c'est tout de même un parcours individuel, et que cette logique à 25, 30 ou davantage, ça doit être ingérable) qu'elle s'essoufflera d'elle-même.Ce qui manque à nos élèves : le vocabulaire
Artysia, je ne suis pas prof d'HG, mais je fais quelques suggestions tout de même, parce que sur ce point, c'est Lettres-HG, même combat !
Bien sûr, les profs de Lettres ont une responsabilité particulière dans l'acquisition du lexique, et ils devraient, je trouve, y consacrer bien davantage de temps, mais quoi qu'il en soit, ils ne peuvent réussir seuls en voyant les élèves entre 4 et 5 heures par semaine. Là, l'interdisciplinarité a un vrai rôle à jouer, bien au-delà des projets plus ou moins douteux en termes de contenus.
Cette année, ma collègue d'HG et moi avons travaillé main dans la main la rédaction des réponses, la rédaction tout court (le récit en HG et en Français) et nous nous sommes efforcées de faire passer un vocabulaire commun, notamment les verbes qui servent à définir ("constituer", "être formé de"), à analyser ("évoquer"...) et par ailleurs, nous avions un projet d'écriture commun (en gros, de la bio historique au récit de vie épique) qui permettait le réemploi de tout un vocabulaire historique.
C'est assez vague car je ne connais pas la pédagogie de ta discipline, mais ce sont peut-être des pistes que tu peux explorer.Oui, je comprends bien. Je passe mon temps à essayer de faire comprendre à nos IPR de Lettres (et à certains collègues....) que ce qui man que à nos élèves, ce n'est pas la définition de narrateur hétérodiégétique, d'oxymore ou de didascalie, mais la compréhension de mots comme aube, haillons, le seuil, une haie (si, si), la brume - et je ne parle pas de l'incapacité totale de parler d'un personnage autrement qu'en termes de "gentil" ou "méchant", dans l'ignorance de mots tels que "cruel", "tyrannique", "généreux", "attentionné", "bienveillant"...
Je crois que là encore, il ne faut pas hésiter à faire apprendre du lexique, même non technique, à chaque fois que nécessaire, et ne pas hésiter à faire appel au collègue de Lettres pour que ce lexique soit réinvesti. Pourquoi ne pas utiliser une fiche de vocabulaire commune ? Je fais noter à mes élèves tout le vocabulaire étudié sur une seule et même feuille, cela me permet, comme à eux, de retrouver facilement ce qui a été appris récemment ou plus anciennement, sans avoir à feuilleter tout le cahier (ou un répertoire) au risque d'oublier des mots. Je ne verrais aucun inconvénient à ce que des collègues complètent cette feuille, bien au contraire, et je m'efforcerais alors d'intégrer le vocabulaire appris dans les autres disciplines aux travaux écrits en Français, comme je le fais avec le vocabulaire que j'étudie en cours.Télécharger « Véronique Marchais sur Neoprofs 11.04.2014-16.05.2014.rar »
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Le samedi 6 mars 2010, Véronique Marchais (co-auteur des manuels Terre des lettres pour le collège) lançait le sujet sur le forum d'enseignants Neoprofs : http://www.neoprofs.org/t18268-travailler-la-redaction-au-college
Véronique Marchais : "Nous avons récemment échangé, sur ce forum, à propos de la manière de travailler la rédaction (par exemple ici : http://www.neoprofs.org/francais-lettres-en-primaire-et-college-f32/redaction-en-5e-t17446.htm#288198). Il est vrai que faire progresser les élèves dans ce domaine paraît souvent une vraie gageure tant les problèmes se concentrent dès qu’il est question d’écrire. Les inspecteurs nous martèlent de faire écrire souvent, mais les outils manquent, notamment des exercices courts qui rendraient réaliste une telle pratique, ainsi qu’une démarche raisonnée en matière d’écriture.
Comme je le disais sur un autre fil, sur la base de ce constat, j’ai retroussé mes manches et essayé d’imaginer une telle approche raisonnée, comme j’ai pu tenter, auparavant, une recension et une mise à disposition des approches possibles du lexique. Mon travail, conduit avec mes éternelles comparses, Catherine Hars et Claire-Hélène Pinon, a consisté à analyser les difficultés rencontrées par les élèves lors de la rédaction, et à mettre au point, pour chaque rédaction, des exercices capables de prévenir ces difficultés, en ciblant trois domaines à chaque fois : le lexique, la syntaxe et l’organisation du texte. Dans ce domaine comme dans tout apprentissage, nous nous efforçons de ménager, de rédaction en rédaction, progressivité et réinvestissements dans les exercices proposés aux élèves.
Quand j’ai évoqué ce travail, vous avez été nombreux à en demander des exemples concrets. Mais voilà, je ne prétends pas que mon travail soit parfaitement abouti, j’ai conscience de ses limites et je continue de l’améliorer autant que j’en suis capable. Par ailleurs, nous sommes certainement nombreux à avoir ouvert des voies, des pistes de travail pour permettre aux élèves de progresser en rédaction. Aussi, comme je l’ai annoncé à certains d’entre vous en privé, plutôt que de vous envoyer comme modèle unique ma seule approche, je propose d’ouvrir un groupe de travail sur la pratique de la rédaction au collège.
J’enverrai à ceux qui le souhaitent la présentation de cette démarche en MP. De toute façon, je l’ai publiée sur Dictame : elle est disponible pour tous ceux que cela intéresse. Ceux qui le souhaitent peuvent faire part de leur propre expérience, de leurs trouvailles… Cela nous aidera certainement davantage à avancer tous que l’envoi d’un seul document.
Alors, appel au peuple : qui veut discuter du travail de la rédaction au collège et se lancer dans la recherche d’une démarche progressive dans ce domaine aussi ?"4 ans après, un cahier d'expression écrite vient de voir le jour aux éditions Nathan : Apprendre à rédiger pas à pas 6e.
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Sur le blog de Dixmois, un rallye-liens spécial production d'écrits :
DixMois : "Je vous propose un
autour de la production écrite et plus précisément sur les outils qui peuvent aider les élèves à écrire: affichage, cahiers, référents, grilles de corrections et autres...."
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Véronique Marchais (auteur des manuel Terre des lettres 6e, 5e, 4e, 3e, ainsi que d'un manuel de rédaction) a écrit sur le forum Neoprofs :
"[...] Qui, parmi les instits, a reçu une formation pédagogique suffisamment complète et ouverte pour avoir un réel recul sur ses pratiques, savoir pourquoi telle méthode est préférable à telle autre, connaître les enjeux de chaque activité, penser une progression des apprentissages dans des domaines aussi essentiels que la lecture ou l'écriture ? Rachel Boutonnet, dans sa relation de son année d'IUFM, disait qu'elle avait eu à peine deux après-midi sur l'enseignement de la lecture. Que peut-on apprendre de sérieux en si peu de temps ?
On se demandera sans doute d'où je parle, moi, professeur de collège, et on me trouvera peut-être méprisante avec les instits. Or je n'ai aucun mépris pour le travail des instits, bien au contraire. C'est avec eux que j'ai réappris mon métier, parce que faut pas rêver, moi, prof de collège, je n'étais pas mieux formée qu'eux pour enseigner ma discipline. C'est avec eux que je me suis réunie régulièrement pendant des années pour travailler sur la pédagogie de la grammaire, la conception des progressions pédagogiques. Et même si je pouvais paraître n'être que peu concernée, j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt le travail sur la lecture et l'écriture (et la mise au point de la fameuse méthode d'écriture-lecture du réseau SLECC). De mon côté, je menais des recherches actives sur la pédagogie de la rédaction, en passant au crible les manuels anciens donnés en référence au GRIP. Et j'ai beaucoup appris des instits, de mon travail avec eux. Et en travaillant pour le collège sur la manière de travailler l'écrit à ce niveau, j'ai compris une chose que les anciens manuels avaient parfaitement intégrée : l'apprentissage de la lecture et de l'écriture, ainsi que le dit le GRIP, est lié. C'est évident pour le déchiffrage. Mais cela va bien au-delà.
Le rapport du HCE parle de 40% d'élèves non-lecteurs autonomes. Dieu merci, parmi ces 40% (c'est énorme), la majorité déchiffre tout de même. Voici ce que dit le rapport :
Ils ne sont pas encore des lecteurs assez entraînés pour assimiler le contenu de livres scolaires, ou même pour les utiliser. Les professeurs de sixième constatent qu’ils lisent trop lentement parce qu’ils déchiffrent mal, ou bien qu’ils déchiffrent correctement mais ne comprennent que très partiellement ce qu’ils lisent, faute des connaissances linguistiques (lexique, grammaire) et culturelles suffisantes.
Ce que moi j'ai constaté sur le terrain (du collège, donc), c'est un grand déficit de vocabulaire, mais aussi une insuffisance en grammaire (incapacité à suivre la chaîne référentielle par une identification claire des pronoms, par exemple, qui ne sont parfois même pas lus mais ignorés comme des "petits mots" sans importance) et en syntaxe.
Or, depuis que je fais travailler mes élèves de façon très méthodique en rédaction, avec une progression annuelle, des exercices d'entraînement, je remarque que progresser en écriture, c'est-à-dire intégrer, faire siennes des tournures syntaxiques, des formes grammaticales, cela permet de progresser en compréhension.
On n'a jamais autant parlé de tâche complexe et on oublie trop souvent que lire est une tâche complexe en soit, qui nécessite le travail conjoint de la grammaire, de la syntaxe et de l'écriture.
Et je ne parle pas là de séquences à la c.. qui viendraient tout mélanger sous couvert d'unité thématique, en dépit de toute considération relative à la progressivité nécessaire dans chaque domaine. Je parle d'enseigner à écrire des phrases simples, des réponses rédigées, puis quelques phrases qui progressent bien, se relient progressivement entre elles pour former de petits paragraphes. Qui sait encore faire cela, en Primaire ?
Pas le temps, me direz-vous.
On n'a pas assez de temps pour lire, on en a encore moins pour faire écrire et, de toute façon, la pédagogie de la rédaction s'est perdue. Il y aura toujours quelques PE pour protester que moi, madame, ne vous en déplaise, je fais faire tant de rédactions par an. Mais d'une part, les témoignages sont suffisamment nombreux pour constater que c'est loin d'être la majorité. La plupart des cours consistent en photocopies à compléter, y compris les contrôles qui demandent rarement de rédiger une réponse complète, et les rédactions, même modestes (on ne va pas faire écrire une page en CE), restent bien rares.
En outre, je l'affirme aussi bien pour le collège que pour le Primaire, ce n'est pas une simple juxtaposition de rédactions qui fait progresser en rédaction. Il faut encore être capable, entre deux évaluations (car c'est d'abord cela, l'exercice traditionnel de la rédaction), de transmettre un contenu, et ce de façon aussi méthodique, organisée que possible. Seulement, on ne sait plus faire.
Et je pense que l'apprentissage de la lecture souffre directement de cette perte, car c'est par l'écriture que l'on fait sienne cette syntaxe de l'écrit dont la maîtrise est nécessaire pour être un lecteur autonome.
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